« L’Homme qui flotte dans ma tête » est un spectacle mêlant théâtre et danse, créé par la compagnie L’Embardée à partir d’un texte de Veronika Boutinova.
» Magda, sur la plage de Calais, dénoue ses cheveux immensément longs. Ils tombent sur son dos et s’étalent dans les flots, vivants. Ils sont le lien avec les voix de ceux que les eaux ont digérés, ceux dont les corps se délitent dans les profondeurs de la Méditerranée car leurs canots pneumatiques de fortune ont coulé lors d’une traversée pleine d’espoir. Et puis il y a cette voix, particulière, de cet homme qui flotte encore, qui appelle la jeune fille au secours et lui saisit les tripes, tragédie grecque du moment. Baptiste, son frère est là lui-aussi, noyé sous les montagnes de journaux qui affichent les chiffres des naufragés et pas même un nom. Archimède de Syracuse, hors temps, explique : les corps qui se noient suivent un processus précis de putréfaction… Il y a Antigone, de l’autre côté, à Lesbos ; les survivants et les naufragés qui disent pour qu’on raconte leur histoire. Pour Magda, se couper les cheveux serait une solution, s’isoler et vivre aveugle, sourde et peut-être sereine. Mais elle n’est pas une empathique apathique, ignorer cette voix serait un assassinat. »
Au cours de quatre représentations données mercredi 31 mai et jeudi 1er juin, les élèves de 1ère ont pu assister à ce spectacle fort en émotions et en questionnements.
Parallèlement, un stand de SOS Méditerranée présentait, dans le grand hall, des données factuelles et la manière dont cette ONG (qui n’est heureusement pas seule à agir) œuvre pour tenter de sauver des vies humaines.